Examens biologiques du patient à l'EFS
Sur l'ensemble du territoire français, les laboratoires d'immunohématologie érythrocytaire de l'EFS réalisent les examens nécessaires à la définition des caractéristiques du sang des patients à transfuser ou au suivi des incompatibilités fœtomaternelles en contexte obstétrical.

Réalisation des analyses biologiques d'immunohématologie (détermination d'antigènes) par un technicien de laboratoire à l'IH d'Alençon.
Tests biologiques en vue d’une transfusion ou pour le suivi d’une incompatibilité mère-enfant, mais aussi tests de compatibilité préalables à la greffe de cellules souches hématopoïétiques ou d’organes… tous ces examens peuvent être réalisés au sein des 132 sites d’immunohématologie de l’EFS, présents dans chaque région de France. Ces laboratoires arrivent également en appui des LBM privés ou hospitaliers pour effectuer des tests complémentaires, que ce soit au niveau érythrocytaire ou plaquettaire, sur les prélèvements sanguins réalisés chez les patients.
Assurer la sécurité transfusionnelle
« Ces laboratoires de seconde intention sont très spécialisés : ils se concentrent en général sur une seule activité, l’immunohématologie érythrocytaire, voire deux pour ceux qui réalisent également des examens d’histocompatibilité- immunologie leucoplaquettaire associés à la greffe », détaille la docteure Laurence Delugin, biologiste médicale responsable de l’immunohématologie érythrocytaire à l’EFS Bretagne.
Ils sont parfois aussi amenés à réaliser des tests diagnostiques spécifiques dans d’autres contextes, par exemple les déficits immunitaires congénitaux, les greffes d’organes ou les anémies hémolytiques auto-immunes. Des tests d’immunohématologie érythrocytaire y sont également pratiqués dans le but d’évaluer le risque d’incompatibilité ABO, ou vis-à-vis des autres systèmes de groupes sanguins en amont de greffe de cellules souches hématopoïétiques, afin de définir les consignes transfusionnelles qui seront à respecter tout au long de la vie du patient. « Chaque demande d’examen reçue est expertisée, assure la biologiste médicale. Si elle nous semble redondante, la demande d’examen ne sera pas effectuée et le laboratoire prescripteur en sera informé. Cela concerne près de 10 % des groupages sanguins et à peu près 2 % des recherches anticorps. Et cela génère près de 6 millions d’euros d’économie par an pour le système de santé. »
Ces laboratoires de biologie spécialisée, qui emploient plus de 2 200 personnes sur l’ensemble du territoire, sont associés à une activité de délivrance des produits sanguins labiles. « Les services d’IH-délivrance sont aptes à pratiquer, tous les jours de l’année et 24 heures sur 24, l’ensemble des examens nécessaires à la sécurité transfusionnelle, en vue de sélectionner le sang qui soit le plus compatible avec le patient et ainsi prévenir le risque d’accident hémolytique, souligne la docteure Delugin. Si l’activité principale de ces laboratoires concerne la transfusion, ils assurent également les examens biologiques de suivi des grossesses à risque d’incompatibilité fœtomaternelle : recherche d’anticorps, titrages, dosages pondéraux chez la mère et bilan sanguin du nouveau-né. « Ils vont également définir la conduite à tenir si l’enfant doit être transfusé. »
Identifier les antigènes
« En général, les laboratoires privés ou publics se tournent vers nous lorsque le dépistage de la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) est positif, indique la biologiste. Nous poursuivons l’analyse afin d’identifier contre quel antigène ces anticorps irréguliers sont dirigés et définir la consigne transfusionnelle la plus adaptée. » Le clinicien doit disposer d’un résultat de RAI valide pour pouvoir transfuser, ceci afin de prévenir les accidents hémolytiques et, dans le cadre du suivi immunohématologique de la femme enceinte, pour détecter les incompatibilités fœtomaternelles. La RAI doit également être réalisée dans un délai de 1 à 3 mois après une transfusion. « Seuls 5 % des patients transfusés vont développer une allo-immunité », précise Laurence Delugin. Un chiffre qui atteint 48 % parmi les patients drépanocytaires, du fait des polytransfusions et, surtout, d’un contexte inflammatoire favorable à cette allo-immunisation. « Les examens de RAI, comme ceux de groupage sanguin et de phénotypage Rhésus, sont réalisés sur des automates, détaille la spécialiste. Nous avons mis en place des dispositifs de maintenance préventive avec les fabricants de ces machines, ainsi ils peuvent analyser à distance les paramètres de l’automate et anticiper les pannes qui pourraient désorganiser nos laboratoires. »
Des quantifications parfois nécessaires
Si un anticorps à risque obstétrical est détecté chez une femme enceinte, les laboratoires de l’EFS effectuent sa quantification par titrage. « Pour ceux qui nécessitent la réalisation d’un dosage pondéral, nous passons le relai aux LMBR spécialisés dans le suivi des incompatibilités fœtomaternelles : celui de l’EFS des Hauts-de-France, à Lille, ou celui du CNRHP, à Paris. Tous deux transmettent des conseils de suivi obstétrical au clinicien », conclut la docteure Delugin.